Un gouvernement légal, reste seul
représentant de la population de son pays jusqu’à ce qu’il soit
déposé par elle. Dans le cas de la Libye, on assiste à une mixture
qui ne dit pas son nom mais qu’on peut qualifier au regard de la
doctrine juridique et sans erreur, de coup d’Etat, plus ou moins
piloté de l’étranger. Ni plus ni moins.
Dans ces conditions on crée un
précédent grave, qui est de pouvoir par le biais du conseil de
sécurité et sur la base de l’appel de quelques energumènes armés
et conseillés de l’étranger, déposer tout gouvernement
légalement en place, qu’il soit démocratique ou pas.
C’est donc le règne assuré de
l’instabilité dans les pays sans force militaire, comme les notres
et demain, lorsque la démocratie sera instaurée chez nous, nos
gouvernants pourront être remplacés s’il ne plaisent pas à
l’occident comme le Hamas en Palestine, pourtant élu de façon
tout à fait démocratique. Le danger est là ! Il ne faut pas
l’ignorer. D'instrument de stabilité, le conseil de sécurité se
transforme en instrument d'instabilité.
Et ne serait ce que pour ça, je
prèfère la domination de Kadhafi, de Boutef ou de tikouk à celle de
l’occident, car les pays arabes figurants dans les coalitions qui se forment ne sont là que pour
légitimer les actions et n'ont pas d'autre rôle que celui de
marionettes.
« Ana ou khouya ala ould ammi, ou ana
ou ould ammi ala al barrani » dit l’adage de chez nous (Moi et mon
frère contre mon cousin et moi et mon cousin contre l’étranger),
je prèfère la sagesse du terroir au savoir de nos politiciens.
En outre, en Lybie le président de ce
pseudo conseil de la révolution (encore non élu, faut il le
rappeler) était ministre sous Kadhafi et est partie prenante à
toutes les magouilles passées. Il se retrouve subitement une
virginité, lui et ses complices, pour piloter l'insurrection et la
mettre entre les mains des américains, qui ne veulent agir que par
pions interposés pour ne pas se mouiller, l’ayant déjà
suffisamment fait dans les pays musulmans au point d’y apparaître
comme une tache.
Je ne te cite pas les aides qu’ils
ont apporté aux irakiens et aux afghans, elles se comptent en
millions de morts et en milliards de pertes et de destructions et ils
font payer lourdement leur « contribution » à ces peuples, la facture est vraiment salée à tous points de vue.
Sans avoir à rappeler que ce sont les
Etats Unis qui viennent maintenant à la rescousse de la Libye qui
ont fait abattre Allendé le démocrate en 1974 et qui ont aidé
Pinochet le dictateur à prendre le pouvoir au Chili, les autres ne
sont que leurs disciples volontaires ou involontaires mais imbus des
mêmes desseins de main mise sur les ressources et il n’y a rien
d’humanitaire la dedans.
Et si donc le régime de Kaddafi
consommait 70 % des ressources pétrolifères et n’en laissait que
le tiers à la population, dans l’avenir qui se profile, la
population n’en aura que des miettes, les multinationales qui vont
revenir avec le roi de Libye restaurer l’exploitation d’avant
Kadhafi vont faire regretter au peuple Libyen de s’être soulevé.
L’avenir le prouvera.
Celui qui détient l’information détient
le pouvoir et qui détient le pouvoir détient l’information et la triture selon son bon vouloir. Reste
que dans l’optique des puissants, l’information ne sert qu’a
donner une forme aux opinions et c’est son but principal si ce
n’est le seul admis. Dès qu’elle déroge à ce but elle est
combattue par des moyens en adéquation avec sa force d’impact et qui peuvent aller très loin.
Pour donner une forme aux opinions,
l’information ne doit pas nécessairement refléter LA vérité,
dans ce monde de manipulation la vérité n’existe presque pas,
l’information, qui ne reflète qu’une idée de la vérité, ne
sert qu’a transmettre une idée d’une action qui générera une
idée d’une réaction, le reste étant une question de conjonctures
plus ou moins préparées, plus ou moins fabriquées, plus ou moins
intriquées avec d’autres conjonctures passées et futures et
agencées dans une stratégie d’ensemble non visible pour tout le
monde mais qui détermine une marche des évènements à travers la durée.
Pour certains, même si on doit vendre
nos pays aux étrangers, l’essentiel est qu’on se débarrasse de
nos dictateurs. Ensuite on agira pour nous débarrasser de l’étranger
et une fois que l’étranger aura été chassé , d’autres
dictateurs le remplaceront et nous nous retrouverons une nouvelle
fois indépendants mais sous la botte de dictateurs dont nous devrons
encore une fois nous débarasser. Ce n’est pas très alléchant
comme programme ! Il faut bien casser cette boucle infernale.
En Libye, les insurgés ne sont que des
insurgés et de ce fait ce n’est pas à eux de dicter son choix au
peuple Libyen en lui imposant des voies qui risquent de grever son
avenir de lourdes hypothèques, ce ne serait pas démocratique qu’une
poignée d’hommes se rebelle contre le pouvoir en place, qui a
également des supporters aussi nombreux sinon plus nombreux et qui
imposent leurs choix, eme si ce groupe rebelle est dans le vrai.
Je comprends qu’il faille instaurer
la démocratie dans nos pays et que la démocratie suppose la
liberté, que cette dernière à un prix, mais on a toujours un choix
à faire et si on doit payer un prix plus fort pour une liberté
hypothétique, qu’un prix moins fort pour une dictature qui ne peut
être durable de par sa nature, je postule pour la dictature, car je
sais qu’elle est éphémère par rapport à une occupation étrangère
qui nécessairement a des séquelles profondes et de toute façon il
n’y a qu’une seule voie pour la marche de l’Histoire, nous nous
acheminons inéluctablement vers la démocratie qui révèlera
d’autres contradictions dans le futur.
Jnsplu.