Ahmed Taleb Ibrahimi, islamiste.
Ghozali,Harki du système. Ait Ahmed, trop vieux. Boukrouh,
traite le peuple de ghachi, Said Saadi, s'est trompé de
peuple. Benbitour, a préfacé le livre de Nezzar, et la liste
peut être étendue à tous les politiciens et on trouvera à redire
sur chacun d'eux...
L'absence de confiance et les jugements
pré-emballés, que je considère comme la principale caractéristique
du champ politique algérien est ce qui rend celui ci stérile pour
pas mal de temps.
Durant la révolution des gens avaient
fait confiance au pouvoir colonial et l'ont suivi jusqu'au bout et
d'autres avaient donné leur confiance à ceux qui avaient opté pour
la lutte de libération et l'ont soutenue jusqu'au bout. Dans les
deux camps la confiance était à la base des allégeances.
Il y avait certes de la pression de
part et d'autre mais cette pression s'exerçait pour renforcer la
confiance et non pas pour la remplacer.
Pour preuve, c'est l'OAS qui a cassé
la confiance aussi bien du peuple algérien que des pieds noirs quant
à une cohabitation pacifique et entrainé un exode massif qui a vidé
le pays de son encadrement au départ.
Depuis l'indépendance, le capital confiance s'est érodé au fil
des ans à mesure qu'on faisait au peuple des promesses qui se
révélaient par la suite fausses mais qui donnaient quand même lieu
à satisfecit et à des statistiques de gargarisation.
De ce fait, ce peuple devenu menteur
sous la pression et la force, se devait forcément de devenir
schizophrène, de dire ce qu'il ne pensait pas et de penser ce qu'il
ne disait pas. Les gens se dédoublent et l'angoisse apparaît en
filigrane et grandit peu à peu pour accompagner la marche vers la
rupture. Car cette situation intenable ne peut être viable sur le
long terme, à l'évidence et il faut bien qu'a un moment ou à un
autre il y ait rupture.
La première rupture nécessaire, quant
bien même elle aurait été provoquée eut lieu en 1988 et la
fissure qu'elle a entraînée n'a cessé de s'agrandir pour devenir
un fossé de plus en plus large entre la politique et le peuple et
maintenant il est trop tard ou presque.
La déchirure de la trame sociale
nationale, à l'heure actuelle est telle que ne subsistent que des
lambeaux, reliés par des intérêts professionnels, tribaux,
régionaux, de foot ball... c'est à dire catégoriels mais qui ne
réussissent pas à passer de ce stade à celui d'un lien plus global
qui est celui du pays. C'est le chacun pour soi. Il n y a plus de
société, il n'y a que des individus ou des groupements d'individus.
Chacun se cache derrière l'autre à défaut de se cacher derrière
soi même en bon schizophrène, pour obtenir des largesses et fuir
ses craintes.
Dès lors on assiste à des
revendications qui n'arrivent pas à secréter le liant qui
permettrait de les raccomoder et de faire d'elles une revendication
unique et unifiée.
A l'heure actuelle aucune confiance ne
subsiste. Le pouvoir et l'opposition sont dos à dos et le peuple
assiste en spectateur à sa propre descente aux enfers sans se sentir
impliqué dans les jeux politiques qui ne l'intéressent plus.
Dans ce contexte, il est normal qu'on
dise que l'Algérie n'a que des problèmes sociaux et pas de
problèmes politiques, parce qu'il n' y a plus de politique en
Algérie, il n y a plus de politiciens en Algérie il n'y a plus de
chose politique, il ne peut donc y avoir de problèmes politiques. Il
n'y a donc plus de problèmes politiques. Quand le malade meurt, il
n'y a plus de maladie ! Il n'y a plus rien à soigner. On n'a plus
besoin de médecin.
On a besoin alors de gens du culte ou
....de gens de « la cuite » ...car quand la souffrance
est immense, on se retourne soit vers spiritualité, soit vers
d'autres sources d'apaisement...et notre jeunesse qui souffre et qui
s'adonne à la drogue, à une spiritualité refuge, à une fuite au
large dans des pirogues, ou carrément dans le suicide, par le feu ou
par d'autres moyens vit au plus profond la crise du pays, elle a mal
à l'Algérie comme disait Albert Camus.
Cette jeunesse a perdu tout repère,
n'a plus aucune boussole, vit l'a peu près qu'on lui impose et les
rêves sans lendemain et se perçoit comme tout a fait inutile et
incapable de sortir de son état. Cette jeunesse n'a plus confiance
en rien et perçoit la politique comme impropre, comme une pression
supplémentaire qui s'exerce sur elle.
La question est : Comment
restaurer cette confiance ? De la réponse à cette question
dépendra toute la stratégie d'action future.
Jnsplu.