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La cause Amazighe est partie intégrante des revendications à la liberté……….

par Md Jnsplu 2 Juillet 2012, 18:19 Tamazight arabe arabes Tamazgha amazigh Kabyle Kabylie






La cause Amazighe est partie intégrante des revendications à la liberté et à la participation populaire aux choses communes du peuple algérien et à la décision souveraine de ce peuple.

En l’état actuel des choses, même si la cause Amazighe est officialisée, cela ne servira à rien ou plutôt servira de prétexte pour exacerber les tensions. Il faut voir la revendication amazighe non comme un fait isolé et caractéristique d’une région précise ou de régions seules concernées mais comme une ressource de revendication stratégique du peuple dans son ensembe et en tant que telle susceptible de rallier des forces supplémentaires dans toute l’Algérie. Il est important de poser le problème non pas en tant que spécifité kabyle comme le font certains extrémistes qui voudraient pouvoir isoler cete région de l’Algérie et qui réussissent, il faut le dire, à entrainer ou à produire d’autres extrémistes comme eux et à grossir les troupes de leur camp ou celles du camp baathiste adverse ou inverse, mais au contraire voir cette amazighité en tant que l’une des composantes de la nationalité algérienne. Ce qu’il faut à mon avis ce n’est pas de diviser les ressources de revendication mais les grouper afin d’unir nos forces pour un changement pacifique visant à instaurer une démocratie qui donne la parole au peuple. Tout le monde y trouvera son compte, sauf les marginaux (au sens réel et pas actuel) et ceux qui sont contre la liberté du peuple. Et donc il ne faut pas laisser le terrain aux extrémistes qui réclament les uns l’arabisme , les autres le berbérisme voire le kabylisme simplement comme le MAK et les autres un islamisme basé sur un islam importé que véhicule une doctrine dont les instigateurs, parrains et auteurs mangent dans le ratelier de puissances occidentales qui ne veulent plus du réveil des nations musulmanes ni a fortiori leur regroupement pour former une puissance régionale. Bien sûr il se trouvera toujours des gens qui seront contre le regroupement musulman ou arabo-musulman qu’ils assimilent au baathisme qu’ils abhorrent, cela les hérisse, il y en a même qui réclament la scission de l’Algérie en plusieurs entités non viables. Mais à l’ère des grands blocs économiques et politiques, les Etats nation tels qu’ils sont apparus en Europe il y a des siècles (quand même), ne sont plus viables.

Ne pas laisser le terrain aux extrémistes ne signifie pas les exclure cependant, mais combattre leurs idées par d’autres idées constructives et les amener à percevoir leurs erreurs. En d’autres termes les convaincre ou être convaincu par leur discours ou rester chacun sur sa position sans ressentiment et sans rancune, ce qui par les temps qui courent devient impensable, chacun s’érigeant en autorité absolue dans tous les domaines.

Je ne pense pas qu’une majorité d’algériens , quelle que soit son idéologie ou sa confession puisse dire que l’Islam est incompatible avec l’amazihgité ni d’ailleurs l’arabité qui s’est enracinée avec le temps sur un substrat berbère indéniable et qui est devenue une donnée incontournable et certaine. Ces trois fondements de la nation algérienne ne doivent pas être pris isolément et opposés entre eux, ce qui serait à terme hasardeux , mais pourraient au contraire constituer le ciment qui nous rattache tous à ce pays en tant que patrie de nos ancètres communs depuis la plus haute antiquité jusqu’a Abdelkade, El Haddad, Bouamama, El Mokrani, Abane , Ben Mehidi et d’autres braves auxquels nous devons faire honneur car ils sont le pur produit du peuple algérien.

L’arabisation n’était pas une revendication populaire d’une part et d’autre part, les accords d’Evian n’ont pas été respectés de part et d’autre notamment quant à la coopération en matière d’enseignement. Le courant contraire (généré par cette arabisation sans stratégie ou peut être avec une stratégie voulue destructrice), aidé outre mer et dont les membres détenaient tous les postes clés dans l’administration et les rouages de l’Etat et de l’économie et qui craignaient que cette arabisation les mette au rebut, ont tout fait pour la saborder et c’est normal de leur part, ils ont défendu leurs acquis comme ils pouvaient. A partir des années 1970 il y eut synergie entre ce courant et le courant berbériste extrémiste qui y a vu des alliés devant l’inertie de l’Etat quant à sa revendication légitime. Si en 1962 il était mal venu de parler français entre algériens, à l’époque on se disait arabe sans problème par opposition aux colonialistes occidentaux, avec l’arabisation et le temps aidant, on a commencé sous diverses influences à vouloir plutôt passer pour un francisant que pour un arabisant, à passer pour un kabyle plutot que pour un arabe, ces derniers, les arabisants, étant pris pour des gens incultes et sans portée pédagogique et scientifique, sans savoir. Le fait donc de parler français voulait dire qu’on appartenait à la classe dominante à l’indépendance et qui maitrisait le savoir (à savoir , car c’est une autre histoire), l’administration et l’économie. La revendication amazighe, timide voire inexistante depuis l’avènement de l’islam n’a connu de réel regain qu’après que la France a fourré son nez dans nos affaires et consenti des crédits sur son sol par altruisme depuis à peu près les années 1970. Autrement les algériens étaient frères de sang, se respectaient et s’aimaient, qu’ils parlent arabe ou amazigh. Même les juifs vivaient parmi nous sans problèmes jusqu’au décret crémieux qui les scindés du peuple et en a fait une communauté à part en semant haine et suspicion, ce qui les a contraint à l’exil. Nous étions un peuple à majorité musulmane, tolérant, serviable et hospitalier, patient etc…toutes les vertus de l’islam en somme. Le sommes nous toujours ? La vision manichéenne s’est installée dans les mœurs et tout est noir ou blanc sans nuances. Les juifs qui sont restés parmi nous n’osent plus se montrer en tant que tels, alors qu’ils ont préféré rester dans leur pays, l’Algérie. La vague d’exclusion commencée dès l’avènement du colonialisme et qui a été à l’origine de toutes les luttes du peuple depuis 1830 s’est exacerbée depuis l’indépendance sous d’autres formes et nous enfonce dans la régression. C’est grâce à la France coloniale, mais surtout à ses partisans qui dirigent encore et toujours le pays sous forme coloniale que nous sommes devenus comme ça.
 La seule façon de combattre l’exclusion qui est à la base de tous les maux dans ce pays est de dire non à la division, non aux glissements sémantiques et aux amalgames. Arabophone n’est pas nécessairement arabe, berbérophone n’est pas nécessairement berbère, quoique les deux sont algériens. Ceux qu’il faut combattre ce ne sont pas les arabes ou arabophones, ni les berbères ou berbérophones mais les arabistes et les berbéristes dont l’affrontement ne fait que du mal a notre pauvre pays.

Le Marginal
Source: Le quotidien d'Algerie.
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