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Islam et gouvernement.

par Md Jnsplu 16 Juillet 2013, 11:17

Ramener tout à l’islamisme voudrait dire qu’on aborde les problèmes à partir d’une certaine idéologie. L’islamisme est certes un courant politique, mais ce n’est pas lui l’islam. De plus il est utilisé pour discréditer toute approche qui met la religion islamique au plan qui doit être le sien, à savoir la volonté de se soumettre aux commandements de son créateur, ce qui est normalement le vœu de la majorité des Algériens et ainsi de faire que leur foi permette aux commandements divins de gérer leur vie. Je ne suis pas islamiste, je suis simplement musulman.
La Dawla islamia, cela n’existe simplement pas. La traduction de Dawla est toujours faite avec les mots Etat en français, State en Anglais,Staat en Allemand, qui sont ses corollaires. Et l’État représente l’organisation de la société à partir d’un certain moment historique de son évolution, qu’il ne faut absolument pas confondre avec le pouvoir. Dès que l’État s’est mis dans sa forme définitive, chez Hammourabi en Mésopotamie, chez les pharaons en Égypte, chez les grecs et les romains, il n’y a que le pouvoir et sa forme de domination de la société, sa forme de servir la société et de se servir d’elle, qui ont évolué.
Les musulmans ont apporté leur pierre à l’édifice et ont fait évoluer le pouvoir et la manière de l’exercer à un degré qu’on n’a jamais vu avant eux. Ce n’était pas parfait mais c’était mieux et personne ne me dira que la configuration du pouvoir en islam obéit à des règles de forme. Il n’y a mon sens que les règles de fond qui existent dans le Coran et la Sunna tandis que les règles de forme sont sujettes au travail des hommes, à la recherche, à l’ijtihad.
Puis vint la démocratie moderne qui permet à la consultation populaire, à l’élargissement du principe de « choura », de consensus, de prendre pied et aucun musulman ne saurait connaître son fonctionnement et dire qu’elle est incompatible avec l’islam, lorsqu’il connaît le fonctionnement de la démocratie et qu’il est imprégné de sa religion, il ne peut qu’accepter la démocratie. Mais seulement en sa forme, en tant qu’instrument de pouvoir. Car pour le reste elle n’a rien de différent des structures antérieures de l’Etat depuis les origines.
En tant qu’instrument de pouvoir elle permet au peuple de désigner ses représentants en fonction d’un projet qu’ils lui présentent, qu’ils s’engagent à réaliser et qu’il adopte. Une fois adopté, le projet est réalisé et est convaincant et les tenants du pouvoir peuvent être assurés de leur réélection ou s’il donne de mauvais résultats, ils sont éjectés et d’autres les remplacent. L’alternance introduite par les premiers califes redevient la règles. Ce qui me fait penser que ceux qui s’attachent aux formes suivent les dynasties intervenues plus tard dans l’histoire musulmane et qui ne voulaient pas que le pouvoir leur échappe un jour.
Dans certaines démocraties on élit tout le monde. Judiciaire, législatif et exécutif. Dans d’autres le judiciaire est exclu du vote. L’essentiel n’est pas là, il est dans le fait que les trois pouvoirs de l’État soient totalement scindés afin qu’aucun n’affecte le travail de l’autre ou empiète sur ses prérogatives et d’autre part que chaque pouvoir constitue un contre pouvoir pour l’autre, l’empêchant de dépasser ses prérogatives, car il possède par essence cette particularité d’amener ceux qui l’exercent à l’élargir, à se donner plus de latitude, c’est dans sa nature.
Que fait le pouvoir législatif ? Il élabore des règles de droit selon les besoins de la société pour policer, régler, réguler, organiser les flux qui s’y déroulent et mettre en place des solutions pour les difficultés qui surgissent. Ces règles ont deux origines, formelles et objectives. Les sources formelles sont constituées par le pouvoir, l’ensemble du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire car si le législatif met en place des règles, leur proclamation d’une part relève de l’exécutif qui y participe par des propositions mais aussi en élaborant lui même d’autres règles pour les interpréter et faciliter leur exécution. On retrouve le même phénomène dans la justice qui élabore des interprétations élargissant ou restreignant le champ d’application des règles législatives et qui sont plus ou moins suivies par les juridictions, on appelle cela la jurisprudence. Voila pour les sources formelles du droit.
Pour les sources objectives, bien entendu c’est la société qui y pourvoit car le droit est élaboré dans son intérêt et doit doit donc tenir compte de ses aspirations. Que veut la société ? Le droit musulman est une donnée qu’on ne saurait écarter. Il est le cadre de notre État et de toutes les intentions qui en découlent. Les règles formelles doivent y puiser leur force et leur contenu, sinon la société musulmane va se trouver en porte à faux avec le pouvoir qui la représente. Mais le fait de puiser dans les sources objectives, dans la réalité séculaire, est il de nature à contredire ce que la religion à prévu ou incite t il au contraire à se rapprocher d’elle en termes de règles et de rapports ?
C’est à ce niveau que procède la volonté du législateur et du pouvoir en général.
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