Comme une boîte de conserve longtemps oubliée au frigo, la justice
algérienne va rouvrir le procès de la banque Khalifa, et par la même
occasion, le gros dossier Khalifa. Que va-t-il se passer ? Personne ne
le sait, car personne n'est en mesure de savoir sur quelles bases va se
négocier ce dossier. Parce que Khalifa aurait des dossiers sur toutes
les personnalités d'Etat impliquées dans le multi-dossier Khalifa. Ce
qui rappelle le défunt Kasdi Merbah, grand patron de la SM et grand
homme de dossiers, qui s'appelait en réalité Khalef et disait qu'il
avait des dossiers et donc, qu'il était inattaquable à cause du contenu
de ces dossiers. Sauf qu'il a été assassiné, officiellement par Hassan
Hattab, ce qui est un autre dossier. Mais qu'est-ce qu'un dossier ?
C'est un genre de chemise rectangulaire en carton avec un nom ou un
numéro dessus, et dans laquelle un ensemble de documents en papier sont
consignés, des papiers ayant trait à des noms, des signatures, des
lettres, et des accords.
C'est ainsi qu'il y a des dossiers noirs, des dossiers à ranger,
dossiers vides, dossiers complexes et des dossiers disparus comme celui
de la Khalifa Bank, dont une partie du contenu a été méthodiquement
brûlée par le liquidateur désigné par la justice, un certain Moncef
Badsi. Cet homme, qui constitue un dossier à lui tout seul, a ainsi à
l'époque été autorisé à brûler des tonnes de documents de la Khalifa
Bank dans une décharge publique à Oran. Mais bref, au-delà de tous ces
dossiers, existants ou disparus, et des dossiers sur ceux qui ont fait
disparaître des dossiers, il y aurait un dossier sur les dossiers. Une
énorme armoire faite de dossiers empilés, concernant toutes les
anomalies du pays. Qui a la clé de cette armoire ? Où est cette armoire ?
Comment l'ouvrir ? C'est toute la complexité de la chose. Pour avoir le
droit de consulter ce dossier des dossiers, il faut déposer un dossier.