Durant des années, le mot CAPITALISME était devenu
publiquement imprononçable, on lui préférait « économie de marché » ou
toute autre expression de substitution.
Toutefois,
avec la crise, la réalité s’est imposée et personne maintenant n’hésite
à nommer le système à l’origine du désastre planétaire par son nom :
CAPITALISME !
Quant à IMPERIALISME, il appartient toujours aux « gros mots » proscrits du discours politique.
Pourtant,
il y a quelques années encore, on savait - du moins à gauche - appeler
« un chat, un chat » et désigner les guerres coloniales de la France en
Indochine ou en Algérie de guerres impérialistes.
Il
en était de même de l’agression militaire des Etats-Unis au Vietnam ou
de leurs entreprises subversives en Amérique latine (Cuba, Brésil,
Chili, Salvador, Nicaragua, etc.).
Le
mot IMPERIALISME n’est pas une invective. Dans des pays gouvernés par
la logique capitaliste de maximalisation des profits, il désigne la
propension des Etats à s’assurer la soumission de territoires étrangers
dans le seul but de capter leurs marchés et de s’approprier leurs
ressources naturelles.
Même
si, à l’intention de leurs peuples, les gouvernements doivent habiller
leur rapacité de motivations présentables. Du temps de Jules Ferry,
c’était la « mission civilisatrice » de la France. Aujourd’hui, c’est la cause de « l’humanitaire » et son corollaire le « droit d’ingérence ».
LES EVENEMENTS DE LIBYE ET L'IMPERIALISME
Navire en route vers la Libye : Le visage de l'impérialisme US
Avec
les évènements de Libye, on assiste au même scénario que celui qui
avait précédé l’invasion de l’Irak en 2003. Cette fois - semble-t-il -
avec un succès accentué.
En
effet, en Europe, et particulièrement en France, peu nombreux sont
ceux, qui - à l’instar de Fidel Castro ou Hugo Chavez - ont vu tout de
suite le parti que les puissances occidentales espéraient tirer de la
situation.
Parmi
ceux qui ne hurlent pas avec les loups - et ne réduisent pas leur
capacité d’analyse à répéter ce que les médias veulent nous faire croire
- ne figurent guère que quelques groupes minoritaires de
l'extrême-gauche. Ceux qui n'ont pas rangé les ouvrages de Lénine et de
Rosa Luxemburg au rayon des vieilleries.
On trouve notamment le collectif communiste Polex qui, dans un appel à signatures daté du 6 mars [1], déclare que si « le matraquage médiatique laisse peu de place à la réalité des faits », nous ne pouvons toutefois « rester silencieux face au danger de guerre qui menace la Méditerranée et le monde ».
L'appel ajoute : « C’est
au seul peuple libyen de décider de son avenir, non aux puissances
occidentales ou aux sociétés pétrolières multinationales. Toutes
interventions armées, notamment le contrôle de l’espace aérien libyen
par l’OTAN, les États-Unis ou les pays européens, a fortiori tout
bombardement ou déploiement au sol, seraient des actes de guerre et
d’occupation inacceptables ».
Enfin, il relève que ceux qui se proposent de s'ingérer « sous
des prétextes hypocritement humanitaires, sont en fait les vecteurs de
la vieille mentalité coloniale et impérialiste européenne, et jouent
avec la paix du monde ».
Note :